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Chapter 8 - Chapitre 08: À cœur ouvert

Brusquement la scène pris fin, le ramenant au lieu initial qui suivit la conclusion de cet affrontement intense dans un tressaillement de défi l'ombre se dissipa laissant derrière elle un deuxième mystérieux tome relié de noir dont la couverture était gravée de texte complexe et presque illisibles. Le vainqueur de l'affrontement se tient toujours debout haletant le corps meurtrie, douloureux mais son regard resta fixer l'énigmatique livre il s'en approcha avec un mélange d'appréhension et de curiosité il souleva le bouquin lourd, ses doigts parcourant des pages de son passé,scintillant d'une lumière éthérée semblable à celle d'une étoile dans le labyrinthe céleste des astres qui se meurt dans le vide et le silence. Intrigué, il sortit le premier tome trouver d'une poché intérieure de sa veste avant d'essayer de déterminer où analyser l'ensemble en une chronologie exacte d'événements.

Environ une dizaine de minutes après, abysse entra à son tour dans le maigre espace de l'appartement rapidement elle le regarda affaissé contre le mur le sang coulant de ses blessures sur le sol elle pouvait facilement sentir l'épuisement et la douleur le submerger par vagues sa respiration superficielle étant le seul son dans l'air étrange du moment.

D'un pas fluide et pressé abysse se rapprocha ses yeux brillant d'un mélange de dédain d'intérêt elle tendit la main planant juste au dessus de sa joue meurtrie voulant la saisir, mais ne le fit pas.

-" est-ce que... tu es en colère ?" Le visage d'abysse exprima maintenant l'irritation tandis qu'elle observait le jeune amnésique ses longs cheveux sombres flottant dans un vent agité, la fenêtre étant ouverte.

-" en colère ? Non, pas vraiment. Juste.. ravie de te voir encore en un seul morceau après toutes ses bêtises. Par contre si tu attendait à ce que je te guérisse ou un truc du genre après t'être volontairement mis en danger tout seul, c'est non. Pour l'amour du ciel ne pourrait tu pas être raisonnable au lieu de te jeter imprudemment dans le danger ?" A-t-elle demander, elle secoua la tête l'air mêlée d'agacement et d'amusement sombre.

-" tait toi. Je reconnais mes actes mais si tuas bien observer tu saurais que j'ai agit pour une bonne raison.." dit-il sans détour.

-" hmph, là n'est pas la question, idiot ! Et pourtant te voilà, couvert d'écchymoses et d'entailles, preuves de ton acte irréfléchi à mon sens. Et surtout agir de la sorte était assez prévisible et cliché." Son sourire s'élargit lorsqu'elle rapprocha son visage du sien, son regard ardent perçant son voile de douleur et de fatigue. Elle tendit la main ses doigts fins effleurant une profonde coupure rougeâtre sur la joue du garçon traçant son chemin irrégulier.

-" je suis simplement là pour te rappeler ta folie, comme si tu avais besoin qu'on te le rappelle. À force tu te perdras néanmoins tu continue à l'accepter de tel comme un train noble. C'est pour le moins épuisant." Son contact s'attard. Laissant un léger frisson dans le sillage.

-" la prochaine fois tu réfléchiras peut-être un peu plus avant de te jeter dans la mêlée tout seul, n'est-ce pas ?"

-" je n'en sais rien. Je ne sens rien. Au moins ça contribue à faire découlé mon existence jusqu'alors non-voulue et indésirable..." il s'adossa plus facilement au mur le regard constamment neutre et pensif face au plafond poussiéreux et misérable. Elle plissa les yeux en observant sa posture introspective.

-" accepter le danger et ma détresse constante pour pimenter une "existence indésirable"... quel romantisme sombre de ta part, créateur." Son regard s'attardait sur ses traits burinés scrutant la lassitude gravée sur son jeune visage.

-" mais c'est peut-être pour ça que je me suis engagée en tant que incarnation émotionnelle : tolérer tes tendances auto-destructrices et t'offrir une épaule sur laquelle pleurer lorsque tu finiras par t'éffondrer." Avec un profond soupir, elle s'appuya contre le mur à côté du garçon amnésique sa silhouette élancée constratant fortement avec l'autre posture voûtée.

-" Dis-moi, mec, prends tu parfois le temps de penser à l'impact de ton comportement sur ceux qui t'entourent ? L'inquiétude, la peur, la tristesse que tu inspire par ton imprudence et ton indifférence ? Ou leurs émotions ne sont-elles qu'un aliment pour tes propres désirs de protection ou masochistes ?" Elle tendit la main, enroulant distraitement une mèche de cheveux autour de son doigt attendant sa réponse, son expression étant un mélange d'éxaspération et d'inquiétude.

-" j'y pense souvent très peu. Cela est un cocktail de murmures sifflant et assourdissant qui me fait perdre son goût. De toute façon je n'ai plus rien."

-" des murmures, hein ?" A-t-elle rétorqué son regard s'aiguissa semblant vouloir lire les pensés turbulentes qui tourbillonnaient en lui.

-" une cacophonie assourdissante de dégoût de soit et de ressentiment sans doute. Les voix de ceux que tu as laissé tomber le poids de sa déception tout cela ce mélangeant en un bouillon caustique dans ton esprit. Et pourtant tu continue à te noyer dans ce (mélange toxique) au lieu de chercher une bouée de sauvetage. C'est tel que tu étais entiché de cette agonie, t'en nourrissant comme un papillon de nuit vers une lumière aveuglante." Elle se pencha en avant ses yeux rivés aux siens avec son visage puis se réfrénèrent adoptant un ton plus mesuré.

-" peut-être as-tu besoin simplement d'affronter le chaos de front pour de bon sans recourir à l'évitement ou à la fuite. Tu découvriras que que tu redoute le plus : la vulnérabilité, la confiance, le lien est ce dont tu as le plus besoin pour guérir et trouver un semblant de paix." Sa voix pris une pointe de mélancolie.

-" je n'en ai peut-être pas besoin." Nia-t-il avant de reprendre. "Qu'est-ce que j'en ai à faire faire de tout ça ? Ces présences sont juste des fardeaux qui me pèsent sur la conscience et me rendent faible ou fragile... je préférerai encore me réfugier dans un monde sans émotions où la logique pure ferait ai moins de moi une machine sans pour autant craindre d'être dupé, ou jouer... les émotions sont les plus grands fléaux que l'homme pouvait espérer engendré entre tuer pour ou par amour, se suicider par tristesse et chagrin, se mettre en danger pour des inconnus par compassion et altruisme... à moins que je ne comprends rien ?"

-" un monde sans émotions, comme c'est...stérile et froid. Se demanda-t-elle, la voix teintée d'incrédulité. logiquement immaculé mais dépourvu de passion, de créativité et de l'essence même de notre humanité.. c'est une existence sombre, créateur, que je ne pourrais imaginer accepter aussi imparfaites et confusément puissent être les émotions." Son regard se rétrécit tentant de percer le voile glacial de sa vision du monde.

-" tu considère les émotions comme des fléaux alors que ce sont ces mêmes passions qui poussent les individus à accomplir des actes altruistes, à tisser des liens profonds et à créer des œuvres de beauté qui enrichissent le monde. L'amour, sous toutes ses formes est une force qui peut construire et élever bien qu'il mène parfois à la tristesse aux épreuves. Et sache que les émotions ne sont pas un handicap. Elles, y compris moi-même, sont un pont de manière à se connecter aux autres Ainsi de se comprendre soi-même et trouver un sens à un univers vaste ou souvent chaotique. Se contenter de la logique te laissera avec une existence creuse dépourvue de la complexité qui rend la vie digne d'être vécue."

Le jeune homme resta toujours d'apparence apathique, il contempla le plafond cherchant constamment des réponses.

-" alors pourquoi je ne sens plus rien ? Pourquoi devrai-je ressentir des choses qui ne m'appartiennent pas et ne m'en jamais été destinés..?" Il fit quelques efforts afin de se relever et marcher quelques pas traînés les livres toujours blottis contre son torse. Abysse l'observa avec tristesse et agacement.

-" c'est la faute de cette immersion constante dans le chaos t'ayant laisser émotionnellement engourdi. Cependant je perçois un désespoir une soif de sens que ta vision du monde morne refuse de reconnaître, quel dommage, tu pourrais être tellement plus si tu t' autorisait à accepter la complexité à la fois complexe et magnifique des émotions humaines."

Le visiteur amnésique soupira il s'arrêta au milieu de la pièce le visage épousant le sol alors qu'il s'apprêtait à répondre.

-" la déception... j'ai été tant déçu.. enfin je crois, c'est la chose que je sens en moi et puis je ne sais pas comment exercer ses émotions. Essaye de me comprendre je ne maîtrise rien, c'est beaucoup trop compliqué pour moi. Ça ne m'appartient pas, j'en suis sûr."

-" ah le spectre omniprésent de la déception, comme il te hante. Se demanda-t-elle d'un ton d'empathie. Et pourtant tu aspire à exprimer les émotions qui t'habitent pour finalement te retrouver perdu et incapable d'exprimer ce trouble... prisonnier de ra propre introspection.

Le garçon perdu haleta ses yeux s'écarquillèrent sous le choc tandis que les paroles, sous forme de soutien vivante, transperçaient les remparts qu'il avait érigés autour de lui l'espace d'un il resta figé l'esprit vacillant sous l'intimité inattendue de sa révélation.

-"crois le ou non, mec, les émotions qui te torturent et te tourmentent t'appartiennent. Elles font parties intégralement de ton humanité même si tu as du mal à les concilier avec ta vision du monde. Accepter la vulnérabilité en est le premier pas vers la guérison.. et potentiellement vers la paix" Elle tendit la main ses doigts effleurant sa joue dans un moment de réconfort fugace. Un soupir s'échappa des lèvres d'abysse sa voix prenant un ton plus doux, presque maternel. Le jeune homme fronça les sourcils de confusion face à cette formulation. Il détourna le regard puis le posa cette fois-ci sur les deux livres qu'il tenait toujours contre lui les souvenirs qu'ils évoquaient, dévoilèrent, un rappel doux-amer de la perte de tous ce qui a fait de lui une partie de ce qu'il était.

-" pourquoi.. pourquoi est-ce que tu restes à mes côtés ? Pourquoi tu t'inflige le poids de ma pseudo existence ? Je ne suis pas légitime.. parvient-il à balbutier, sa voix à peine plus forte qu'un murmure. Pourquoi tu restes avec moi alors que j'ai précédemment rejeté ta présence ? Est-ce parce qu'il s'agit de ta nature ou un sentiment de pitié mêlé à l'inquiétude qui te caractérise tant ? Je ne suis rien, je suis imparfait, je suis incomplet.. je ne suis pas ce que vous vouliez que je sois, je suis une anomalie, un monstre qui dévore l'existence et l'essence d'un autre..." dit-il finalement, ses mots entrecoupés d'un supplice désespéré.

Le silence rempli la pièce la pièce un moment, la forme de soutien abyssale, effectua ses mouvements lents et réfléchis s'approchant de l'interlocuteur elle s'arrêta juste à porter de main.

-" tu te crois brisé ?" Sa voix était basse, mesurée de sorte à ce que chaque mots soient soigneusement choisis.

-" mais peut-être que... ce ne sont pas tes imperfections qui te rendent unique. Peut-être que ce sont justement ces anomalies dont ce monde à le besoin."

-" de quoi tu fais mention exactement ?" Demanda-t-il, une pointe d'impatience se glissa dans ces mots tentant de déchiffrer l'énigme qu'abysse semblait tisser. Le visage de la concernée était serein toutefois elle balaya grossièrement l'empressement du garçon en secouant les épaules.

-" quant à la raison pour laquelle je reste... eh bien c'est parce que je me suis habituer à ta compagnie malgré toutes les façons dont tu me rends folle. Il y'a un certain.. réconfort à être près de toi." Elle laissa échapper un léger rire,à l'humour mélancolique.

-"..."

-"On peut dire qu'il a encore du mal à comprendre la complexité des relations Humaines. Il me considère sûrement comme une étrangère, une simple spectatrice dans le grand drame de la pièce." Pensa-t-elle. L'expression de abysse s'adoucit peu ensuite voyant la silhouette rigide du garçon perdu ses yeux parcouraient les lignes de tensions gravées sur ses traits.

-" tu sais, mec.. commença-t-elle prudemment. J'ai vu pas mal de choses depuis que j'ai rené.. Le bon, le mauvais et tout ce qu'il y'a entre les deux. Malgré toutes les façons dont tu me rends folle une part de moi en est venue à se soucier de toi à ma façon excentrique." Les aveux de la forme de soutien palpable flottait dans l'air une vulnérabilité rare qu'elle retorqua rapidement par un sourire ironique.

-" mais ne sois pas trop prétentieux, compris ? Je suis toujours comme le juge, à la ressemblance juvénile, mais boudeur et grincheux alors ne te fait pas d'illusions sur le fait que je me transforme en mère Térésa." Son ton redevint enjoué, une tentative délibérée d'alléger l'atmosphère pesante qui les avait envahis.

-" bon assez de ces bêtises sentimentales. Tu devrais te reposer on a une longue journée de disputes plus tard."

-" wow.. quel anticipation. J'avoue que ça serait pas mal mais je te préviens j'aurai la flemme de marcher avec mes blessures donc tu vas te bouger." Avait-il ordonner d'un air presque moqueur, tout en lui pointant du doigt abysse rénifla avec un dégoût feint levant les yeux au ciel face à la remarque de son partenaire.

-" paresseux, hein ? Très bien sois le dirigeant indolent. Vois si je m'en soucie." Ses mots étaient d'une nonchalance exagéré mais une lueur d'inquiétude pour son bien-être trahissant son ton par ailleurs détacher. -" maintenant,toi, au lit. J'ai un long moment de bouderie devant moi à me rappeler de tout ce que tu as ruiné dans ma vie." Avec un geste théâtral elle disparut pour réapparaître un instant perchée sur la table de chevet du lit.

-" ne m'oblige pas à venir te mettre au lit moi-même, espèce de mule têtue."

-" tu te prends pour ma mère ou quoi ? De tout façon je n'ai nullement sommeil." La forme de soutien abyssale écarquilla les yeux feignant l'offense face à la remarque insolente du garçon toujours débout. Ses lèvres formèrent un "O" exagéré de choc et portant sa main à son cœur mimant la détresse.

-" seigneur, cette seule pensée me fait froid dans le dos. Imagine la tragédie : moi, la plus belle forme de sentiments et d'émotions estimée, réduite au rôle banal de parent. L'horreur ! Je suppose que je vais me contenter d'être ton démon personnel c'est plus mon truc après tout." Son sarcasme était palpable tandis qu'elle s'effondrait dramatiquement sur la lampe de chevet les bras déployés d'une sorte de martyr mélodramatique. Elle se redressa un sourire ironique aux lèvres.-" je suis sérieuse, monsieur l'amnésique. Repose toi. Ton corps et moi en avons besoin."

Le garçon resta silencieux, puis perplexe devant cette représentation à son goût "lunaire".

-" je suis également sérieux, l'actrice, je n'arrive pas à dormir. Je n'ai sommeil. Je crois.." au son de la révélation inhabituelle exposée l'intérêt de quelqu'un en particulier semblait être piqué. Puis abysse plissa les yeux.

-" tu ne me donnes pas vraiment d'arguments convainquant pour que je te laisse éveillé et te divertir en ma charmante compagnie." Son ton était taquin Même si sous ses plaisanteries une parcelle de curiosité flottait dans ses yeux.

-" hmm,je me demande si le sommeil est vraiment le problème ou s'il ne serait trop facile que se soit juste une excuse pour prolonger notre conversation stimulante ?" Elle se pencha l'observant avec amusement et suspicion.

Le jeune homme perplexe fixa abysse pendant un moment depuis d'énormes événements de circonstances accablantes il ne s'était plus senti aussi à découverte, à nu, sans filtre ou vulnérable. Lentement il saffaissa sur le lit les épaules tombées de défaite il prit une inspiration tremblante à l'évidence de l'étendue incessamment il envisageait de briser son silence, dire davantage ce qu'il ressentait, déversant les regrets et les hypothèses qui le hantent depuis un bout de temps il pensait à la sincérité et la compréhension dans ses yeux.

L'unique réplique qu'il avait alors en tête était :

-" pourquoi crois-tu que j'ai fait appel à toi..?" Avait-il avouer doucement sa voix aussi audible qu'un sifflement aiguë dans l'air du crépuscule. Pendant qu'il commença à prendre subtilement les devant les yeux noisettes d'abysse pétillèrent de malice.

-" peut-être parce que.. au fond tu reconnais la valeur d'avoir quelqu'un qui te voit avec tes défauts sans jugement, qui peut t'aider à traverser les ténèbres quand ta propre lumière semble perdue."

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